Dans le cadre de la préparation du 9ème édition du Festival Intergalactique de l''Image Alternative de Brest qui se déroulera du 11 au 16 octobre prochain, des membres de l''association Canal Ti Zef sillonnent depuis le début de la semaine les routes du Pays Basque nord et sud, à la recherche de documentaires, groupes, artistes et auteurs qui pourraient correspondre à leur volonté de promouvoir cet "autre chose" qui les anime depuis 2001.

Crée il y a près de 10 ans autour de l''objectif de créer une "chaîne de télévision éphémère" dans l''esprit combattif d''une éducation populaire alternative, Canal Ti Zef s''est rapidement fait connaitre pour avoir investi une fois par mois des cafés, des librairies mais également des salons de coiffure pour y diffuser un programme de 45 minutes de courts reportages locauxs, auto-réalisés pour la plupart ou après sollicitations "alarmistes" du réseau associatif brestois.

"A partir de 2007, nous sommes sortis d''une logique de flux permanent à alimenter, pour prendre plus de temps sur les sujets que nous traitions", précise Kristen Falchon, salarié de Canal Ti Zef.

Les productions prennent plus d''ampleur (lui-même vient de sortir en DVD une "Carte postale de Palestine" de 1h05), et d''autres activités voient le jour, "nous intervenons beaucoup sur des ateliers vidéo pour des écoles, des centres aérés, ou des maisons d''accueil d''handicapés", rajoute Eric Le Lan, salarié lui aussi, et auteur d''un "Bombarde et Lacrymo" sur la lutte sociale pour éviter la fermeture de services à l''hôpital de Carhaix.

Dans un souci constant de réfléchir à une "émancipation individuelle et collective permettant à tous de réaliser des projets vidéos et de les diffuser", ils ont rencontré depuis dimanche les responsables de My Jok à Bilbao, ceux de Eguski Bideoak à Iruña/Pampelune, ou le collectif Kanaldude du Pays Basque nord.

Le choix du Pays Basque comme thème central de la 9ème édition de leur rendez-vous annuel d''octobre prochain est probablement née d''une rencontre avec un vidéaste l''an passé, lors de la thématique des "Belgiques", mais cela n''a guère plus d''importance aujourd''hui.

"Nous avons été super bien accueillis partout", sourit Kristen Falchon, en précisant que leur séjour avait permis de 2 à 3 rencontres par jour depuis dimanche.

De nombreux docs ont déjà été visualisés, de Salda Badago à des collections de courts métrages autoproduits, de témoignages filmés sur la Korrika à des documentaires sur le GAL.

"L''obligation pour retenir ces projets est d''abord qu''ils nous plaisent, bein entendu", explique Eric, "avec une préférece logique pour les films alternatifs et délibéremment libres de droit", partageant ainsi avec de nombreux acteurs associatifs le fait que "la création ne se protège qu''en la partageant".

"Les films en langue basque doivent aussi être obligatoirement sous-titrés en français, ce qui est embêtant par exemple pour des docs comme Check Point Rock de Fermin Muguruza ou La Pelota Vasca de Julio Medem", regrette-t-il.

Des rencontres avec la Filmothèque Basque de Donosti/San Sebastian ou avec l''Institut Culturel Basque d''Ustaritz semblent déjà pouvoir permettre d''envisager de relayer en Pays Basque les efforts de cette structure associative désormais épaulée par quelques interlocuteurs institutionnels sur Brest.

Du 11 au 16 octobre prochain, ils comptent pouvoir remplir un bus entier d''auteurs de films, de livres, et de musiciens, le choix des Sparteens semblant déjà ne plus faire l''ombre d''une hésitation ce jeudi à Bayonne.

Jusqu''au 15 juillet 2010; il sera temps d''alimenter leurs curiosités en envoyant ses films à Brest pour leur inscription éventuelle à ce Festival intergalactique, "les festivals européens, ou internationaux, existaient déjà, nous on se disait qu''il fallait comme fasse encore plus fort, d''où le nom du festival", se marre Kristen Falchon.

Pour contacter Canal Ti Zef, rendez-vous sur leur site, ou par courrier au : 19, rue Bruat, 29200 Brest